De Rome à la Grande Guerre : l’Avesnois, un territoire où se bercer d’histoire

De Rome à la Grande Guerre : l’Avesnois, un territoire où se bercer d’histoire

En plein air : Bagacum, ou la grandeur de Rome près de chez nous…

Ils sont là. Se prélassant parmi les ruines. Deux chats nordistes qui, tels leurs homologues romains du Colisée, attirent l’œil des visiteurs. Placides et comme indifférents à la petite pluie qui tombe ce jour-là, indifférents aux outrages du temps. Un temps qui se mesure ici en millénaires. Car c’est ici, aux confins de l’Empire, dans ce territoire des Nerviens fraîchement placés sous le joug de Rome, que l’empereur Auguste lance dans les toutes premières années de notre ère un vaste chantier.

Ce chantier, c’est celui d’une cité romaine de 150 hectares à la croisée des voies menant d’ouest en est de Boulogne à Cologne et du nord au sud d’Utrecht à Reims.

Un site stratégique entre Gaule, Britannie et Germanie. Termes, aqueducs, casernements, commerces et ateliers s’agencent autour d’un vaste forum dominé par un temple dédié à Jupiter d’un côté et d’une basilique de l’autre. « Avec ses 240 m de long sur 110 de large c’est tout simplement le plus grand forum de Gaule derrière Amiens, le seul de France à être complet », s’enthousiasme Joël, médiateur culturel sur le plus grand site gallo-romain de la région.

Les ruines des anciens remparts du IVe siècle.
Les ruines des anciens remparts du IVe siècle. – PHOTO SAMI BELLOUMI

Symbole de la grandeur de Rome, Bagacum ne résistera pas aux invasions barbares. D’abord transformé en forteresse, le site tombe dans l’oubli et sert de carrière de pierres aux populations des environs, jusqu’à sa redécouverte en mai 1940, suite aux bombardements. Aujourd’hui dégagé sur une grande partie, le site, grandiose, classé dès 1942, abrite un musée depuis 1976. Y sont exposées une bonne partie des découvertes réalisées sur place. Une reconstitution en 3D complète la visite du forum, entièrement repensée en 2022. Un incontournable.

De jolies pièces sont exposées dans le musée attenant.
De jolies pièces sont exposées dans le musée attenant. – PHOTO SAMI BELLOUMI

À l’abri : dans les pas des libérateurs néo-zélandais du Quesnoy

On connaît l’importance de la bataille de Vimy pour les Canadiens, de celle de Fromelles pour les Australiens, on connaît moins celle du Quesnoy pour les Néo-Zélandais…

Cette impressionnante reconstitution de soldat Kiwi a été réalisée par la fameuse équipe Wetta Workshop.
Cette impressionnante reconstitution de soldat Kiwi a été réalisée par la fameuse équipe Wetta Workshop. – PHOTO SAMI BELLOUMI

Comme nombre de combattants du Commonwealth, les Néo-Zélandais tiennent leur part dans la victoire des Alliés contre l’Allemagne en 1918. Et la libération du Quesnoy compte parmi les faits d’armes de ce contingent venu du bout du monde.

Le 4 novembre 1918, les troupes néo-zélandaises stationnées à Cambrai sont missionnées pour prendre la ville fortifiée, toujours aux mains des Allemands. Ces derniers, à l’instar des assaillants du Moyen-Âge, useront d’échelles de bois pour accéder au sommet des remparts et chasser les défenseurs, qui se rendront dans la foulée, au prix de près de 200 morts chez les « Kiwis ».

C’est pour ne pas oublier cet épisode, seule victoire entièrement néo-zélandaise du conflit, qu’a été inauguré en octobre dernier un élégant petit musée privé dans un ancien hôtel particulier. Jouant la carte de l’interactivité, s’appuyant notamment sur des photos et vidéos, le Musée Te Arawhata (L’échelle en langue maorie) est un bel hommage rendu à ces combattants et à l’amitié entre la France et la Nouvelle-Zélande.

Un musée très riche en photographies d’époque.
Un musée très riche en photographies d’époque. – PHOTO SAMI BELLOUMI

Où manger ? Au Baron, les produits de l’Avesnois à la fête

Au Baron, à Gussignies, les spécialités locales sont reines
Au Baron, à Gussignies, les spécialités locales sont reines – PHOTO SAMI BELLOUMI

Nichée au fond d’un vallon où coule paisiblement l’Hogneau, la Brasserie Au Baron, dans le petit village de Gussignies, est une valeur sûre pour les gourmands en goguette dans l’Avesnois. Cet ancien bistrot ouvrier à proximité des carrières de pierre bleue, comme le secteur en comptait de nombreux au début du XXe siècle, est tenu aujourd’hui par la famille Bailleux. Au menu : flamiche au maroilles fermier (à partir de 13€), assiette de l’Avesnois (veau et fromage de Mormal à la bière des Jonquilles, à 20 €), gaufre du chti avec glace spéculoos (9 €).

Outre le restaurant, qui totalise 100 couverts en intérieur et 150 en terrasse, l’entreprise dispose d’une boutique de produits fermiers et ouvre sur réservation les portes de la brasserie attenante.

Brasserie Au Baron, 2 rue du Piémont à Gussignies. Visite de la brasserie le samedi à 15 h (visite guidée et dégustation), uniquement sur réservation. Tél. 03 27 66 88 61.

Pratique

Forum antique de Bavay. 2 allée du Chanoine Henri Biévelet à Bavay. Ouvert lundi, mardi, jeudi, vendredi et dimanche de 9h à 12h et de 13h à 18h ; le mercredi et le samedi de 13h à 18h. Tarif : 6/4€ et gratuit sous conditions. Programme d’ateliers pour les familles et les 7-12 ans durant tout l’été (7€ sur réservation). Expo temporaire « Construire romain, construire malin » jusqu’en novembre. Infos sur forumantique.fr. Tél. 0359731550.

Musée Néo-Zélandais de la Libération Te Arawhata. 18 rue Achille Carlier au Quesnoy. Ouvert en été du mercredi au dimanche de 9h30 à 17h. Tarif : 15/12/8€ gratuit moins de 6 ans. Expo temporaire sur les All Blacks et la Grande Guerre. Infos sur nzliberationmuseum.com. Tél. 0374580185.

Y aller : via l’A23 depuis Lille, direction Valenciennes, puis A2 direction Bruxelles, sorties Le Quesnoy ou Bavay.

Location de vélos : l’Office de tourisme de l’Avesnois, au Quesnoy, propose des locations de vélos classiques et électriques (à partir de 4€ de l’heure ; 12 € la journée ; 20 € les deux jours). Caution à prévoir (200 € pour un classique ; 500 € pour un électrique). Fiches rando cyclo et randos pédestres y sont proposées. Rens. au 03 27 20 54 70.

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