En tête dans toutes les communes de la 12e circonscription. Une très large majorité des suffrages – 59,24 % – et un second tour inutile (35,07 % des inscrits quand 25 % suffisaient) : la victoire de Bruno Bilde et du RN est sans appel dans cette partie du bassin minier.
Je veux rester un député de base. C’est le prix de la liberté et de l’indépendance.”
Le député sortant savoure : « C’est la première fois que j’arrive en tête dans toutes les villes de la circonscription. C’est dire l’attente et la fidélité des habitants. » Et assume son positionnement : « J’ai joué la transparence, contrairement à mes adversaires, en abattant mes cartes en annonçant que je souhaitais que Jordan Bardella devienne Premier ministre. » Au point de devoir sa réélection au président du Rassemblement national ? « C’est incontestablement la victoire du ticket Marine Le Pen-Jordan Bardella. Mais c’est aussi une victoire personnelle. Je laboure la circonscription depuis sept ans. » Effectivement, l’ancien adjoint héninois, élu député en 2017, avait été reconduit à l’Assemblée nationale en 2022. Il lui avait fallu un second tour. Deux ans plus tard, ça n’est même plus nécessaire.
Pour autant, il maintient sa position : il ne veut pas de portefeuille de ministre, en cas de victoire du RN dans une semaine : « Je persiste et je signe. Je veux rester un député de base. C’est le prix de la liberté et de l’indépendance. »
La gauche très loin derrière
La très large victoire du RN est aussi une immense défaite pour la gauche, dans une circonscription qu’elle a tenue durant des décennies. La casquette de président du Pôle métropolitain de l’Artois (PMA), de vice-président de l’agglomération Lens-Liévin et de premier adjoint à Éleu-dit-Leauwette n’aura pas suffi à Alain Bavay. « J’avais certes un petit défaut de notoriété, notamment dans le canton le plus au nord de la circonscription (Douvrin) », admet le candidat du Nouveau Front populaire. Mais s’il plafonne à 21,04 %, c’est d’abord, selon lui, parce qu’il a pris de plein fouet « une vague nationale » bleu marine, avec « ici un RN qui reproduit globalement son score aux européennes ».
Le maigre espoir de la gauche résidait dans le regain de participation (+15 points par rapport au 9 juin). Mais au final, chaque camp a mobilisé ses abstentionnistes.
Candidat hors des partis politiques, Steve Bossart arrive troisième, sur les talons d’Alain Bavay. Maire divers gauche de Billy-Berclau, cet ancien conseiller d’Agnès Pannier-Runacher a certainement séduit les électeurs macronistes ou ceux de gauche et de droite allergiques à LFI. Il engrange 17,76 % mais ne parvient pas cependant à finir premier dans sa propre commune. Comment l’a-t-il ressenti ? Il n’était pas joignable ce dimanche soir pour nous le dire.
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